J’t’emmène à la chasse aux papillons…
Une chose est sûre, la nature n’en fait qu’à sa tête. Elle ne respecte absolument pas cette bizarrerie humaine qu’est le confinement. Nous voilà donc obligés d’agir en conséquence et de nous en aller gambader de rang en rang (en respectant bien évidemment le mètre de distanciation sociale en vigueur !). En effet, l’un des moyens actuels les plus efficaces en agriculture bio pour lutter contre l’un des pires cauchemars du vigneron, est la pose de capsules remplies de… phéromones ! Une chose doit être claire : nous n’avons rien de personnel contre ces petits papillons. Leur seul défaut, mais non des moindres, est que la femelle a la fâcheuse tendance de pondre ses œufs sur les grappes de raisin. Les mignonnes petites chenilles, affamées au sortir de leur œuf, se permettent de transpercer la pellicule d’une baie pour se bâfrer du sucre qu’elle contient, avant de passer à la suivante et ainsi de générer la pourriture de tout ou partie de la récolte. Le principe est simple (et quelque peu cruel, il faut l’avouer) : on dissémine partout dans le vignoble des diffuseurs de phéromones destinées à perturber l’activité sexuelle des petits papillons (Eudémis pour notre secteur). Bon, soyons clairs, on ne vous apprend rien à ce sujet : pas d’hormones, pas d’accouplement. Pas d’accouplement, pas de bébé. Pas de bébé… pas de bébé ! La solution n’est pas « miracle » mais est très efficace et nous permet de renoncer à la pulvérisation de pesticides pour tuer ces ravageurs.
Nous avons donc gagné une belle balade de 12 km sous un soleil radieux afin de couvrir les 58 hectares de notre vignoble.
Second passage après les vendanges pour ramasser les capsules et éviter une fâcheuse pollution.